Le mercredi 5 janvier 2022, lˇauteure Stéphanie Hochet est venue rencontrer la classe de 2nde 8. Elle a écrit LˇAnimal et son Biographe, Pacifique et son dernier livre est lˇessai Eloge du Lapin. Un échange des plus fructueux sˇest établi entre elle et la classe, preuve quˇen ces temps de polémiques souvent violentes, il fait bon se questionner intelligemment autour de thématiques que les livres, la littérature ou la personne de lˇécrivain véhiculent.
Pourquoi avez-vous décidé dˇécrire ?
– Jˇai commencé à écrire car je nˇai pas eu une enfance très heureuse. Je n’ai jamais eu beaucoup d’affection pour mes proches et comme je n’ai jamais eu de frère ni de soeur, jˇétais solitaire. Durant mon enfance, jˇai rapidement compris que les mots dits étaient une force. Je me réfugiais dans la lecture. Les livre me permettaient de me changer les idées, de m’échapper de mes problèmes. Depuis petite, je suis passionné de littérature, et j’ai lu beaucoup de livres, alors pourquoi ne pas en écrire ! Cˇest pour tout cela que jˇai décidé dˇécrire.
Dans quelles conditions écrivez-vous vos livres?
– J’aime être seule quand je rédige mes textes… Cela me permet de me ressourcer et de transmettre réellement ce que je souhaite tout en n’étant pas distraite. Je me trouve le plus souvent dans ma chambre, où parfois mon lapin vient m’interrompre.
Où trouvez-vous l’inspiration pour écrire?
– Elle ne vient pas tout de suite car je ne sais pas forcement ce dont je vais parler en premier
Aimeriez-vous écrire un livre en anglais?
– Non, car je n’ai pas le niveau nécessaire et il est très difficile d’écrire en anglais. En effet, seule une poignée d’écrivains parle suffisamment bien pour écrire des livres dans différentes langues.
Est-ce dur de débuter dans le métier?
– Oui beaucoup ! Mon style d’écriture a mis du temps pour s’affirmer, et cela prend beaucoup de temps pour arriver à bien le maitriser. Il est beaucoup influencé par mes lectures, et au fil du temps ce mélange de styles a créé mon écriture actuelle. Mon premier livre s’appelait Moutarde douce, et sans le renier, je vous conseille plutôt dˇaller lire les derniers. Il fait un peu brouillon.
Avez-vous déjà abandonné un livre que vous écriviez?
– Oui, il n’est pas inhabituel d’arrêter un roman après quelques chapitres. Cela mˇest arrivé durant le premier confinement en mars 2020. Jˇai commencé deux romans et jˇai décidé d’en arrêter un. Parfois, je commence à écrire, puis jˇarrête car le sujet ne me parle plus ou ne me plaît plus. Mes placards sont remplis de travaux non finis.
Quel est le nom de votre lapin ?
– Il se nomme Pile-poil.
Avez-vous des enfants ?
– Non mais je me demande pourquoi on ne pose cette question qu’à des écrivains femmes ; je me demande pourquoi on ne la pose pas aux hommes.
Avez-vous un métier à coté de celui d’auteure ?
– J’ai donné des cours de français en Angleterre et des cours d’anglais en France.
Arrivez-vous à subvenir à vos besoins avec le métier d’écrivain ?
– De temps en temps je viens parler aux jeunes comme je le fais ici ; j’ai aussi donné différents cours. Enfant je voulais devenir professeur particulier d’anglais.
Pensez vous que le métier dˇécrivain possède un avenir ?
– On ne peut pas savoir si les livres auront un avenir ou non, mais je lˇespère. Le fait est que durant lˇAntiquité, de grands penseurs et philosophes avaient déjà expliqué que la lecture nˇavait plus dˇavenir. On a la preuve aujourdˇhui que ce quˇils avaient raconté était faux. La littérature a continué son chemin jusquˇà aujourdˇhui. Malheureusement, il y a effectivement des problèmes pour les auteurs, comme le manque de réactivité du gouvernement. Durant le premier confinement les livres nˇétaient pas vendus, et les aides et subventions versées par lˇétat nˇétaient pas suffisantes.
Quelles sont les études que vous avez faites?
– Jˇai fait des études d’anglais et jˇaurais donné des cours si l’écriture ne m’avait pas indiqué une autre voie.